Le grand écart

Ce qu'il y a de particulièrement marrant (pas sûre que ce soit le bon mot) quand tes Minis ont un écart d'âge assez important - hormis finalement le fait qu'on me demande sans arrêt s'ils sont du même père (qu'est-ce qu'en j'en sais ?!) (team premier degré si vous voulez bien me suivre), si je ne suis pas déçue qu'ils aient autant d'écart (tout comme je suis déçue de n'avoir que des garçons) ou encore si c'était volontaire (j'avais tout prévu dans mon calendrier) - c'est que l'on vit vraiment des choses, des phases totalement différentes avec l'un et l'autre mais dans la même période.
(Je suis pas sûre que ma phrase soit claire là ? Si ?)

C'est surprenant je sais. Mais oui, il peut y avoir de nombreux avantages (sans doute autant d'inconvénients) à avoir des Minis dont la différence d'âge va de 5 ans à 11 ans (!!) (et non pas 2 ou 3 ans comme le veut la convenance), comme il y en a tout autant d'avoir deux enfants du même sexe (et non pas le choix du Roi, comme il est également de bon ton).
J'avoue que je cumule pas mal pour le coup.

Mais bref, revenons aux avantages.
Et donc passer d'un collégien en 5e à un Mini en moyenne section de maternelle et désormais au petit troisième d'une petite année: le grand écart.



Oh moi j'aurais pas attendu aussi longtemps !

(Et on s'en carre de ton avis Marie-Brigitte)
Comme toutes ces petites phrases empreintes de jugement et de...(c'est quoi l'inverse d'empathie ?) méchanceté (souvent), c'est le genre de réflexion que je me paye assez souvent - mais tout de même moins que celle qui est la number One loin devant, étant mère de 3 garçons je te laisse deviner et voir par là pour confirmer - et évidemment qui me fait bondir.

Je vais éviter de revenir sur le fait qu'on fait tous ce qu'on peut/veut, qu'on va arrêter de débattre des choix (ou non-choix) des gens et de juger la vie des autres tout simplement mais apparemment un rappel est toujours nécessaire. #fatigue

Je n'ai pas fait un choix de vie en me disant que j'aurais des enfants avec une grande différence d'âge, un peu comme celleux (Marie-Brigitte en tête) qui t'expliquent que c'est vraiment un choix de leur part tu voisHAN ces deux ans d'écart entre Mathilda et Jean-Bryan parce que, si, c'est prouvé que c'est bien meilleur pour leur développement personnel en fait tu vois ce que je veux direHAN.
(Je te laisse imaginer leur tronche si tu leur confesses que ton ambition est de n'avoir qu'un enfant ou de n'en avoir aucun)

T'as un plan toi ?



En fait, quand j'y réfléchis je me rends compte que, comme Phoebe, je n'ai vraiment fait de plan de vie pour RIEN.
A part le plan d'essayer d'être un minimum heureuse, franchement je n'avais pas envisagé grand chose. Ni mon métier (encore moins ce secteur d'activité), ni notre lieu de vie (en Moselle, tiens donc mais quelle idée), ni que j'aurais 3 enfants d'ailleurs.
Tout ce que j'avais imaginé c'est que j'aurais des enfants (ça c'était quand même une certitude depuis un moment dans ma tête) et que je les voulais avec Le Daron (tant qu'à faire).

Je ne m'en suis pas franchement rendue compte avant, et quand j'entends certain.e.s raconter leur ambition profonde, leur vie toute tracée depuis l'enfance ou l'adolescence : j'ai beaucoup de mal à l'imaginer pour ma part.
J'aime l'idée que les choses arrivent un peu par hasard, ne pas savoir forcément à quoi m'attendre (et pourtant ma personnalité aime assez la routine, je m'étonne moi-même), je ne crois pas forcément que nous avons tous notre destin d'écrit, simplement que nos choix à un moment précis nous font choisir/prendre un chemin plutôt qu'un autre mais finalement que tout peut arriver. 
Le déterminisme, très peu pour moi.

Mais revenons au grand écart.

On imagine souvent que plus l'écart d'âge est grand et moins la complicité fraternelle l'est, comme une sorte de règle de proportionnalité.
Spoiler (tu me vois venir): c'est faux. Dans un sens comme dans l'autre à mon avis d'ailleurs.


Je le vois d'ailleurs parfaitement lorsque je compare les différentes relations que ce soit entre Le Collégien et Bébé Graoully (+ 11 ans), celle entre ce dernier et Mini Perceval (+ 5 ans) et enfin celle entre les deux premiers (+ 7 ans).
(Tu suis toujours ou t'as besoin de notre arbre généalogique ?)

Avec ces années d'expérience de Grand Frère qu'il a déjà au compteur, le Collégien a une relation très douce et presque paternelle avec Graoully. Parfois même trop, je ne manque pas de lui rappeler qu'il est un enfant de cette famille et non un parent, et qu'il n'a donc pas d'ordre à donner ni à l'un ni à l'autre. Mais c'est un des effets secondaires de la responsabilité que nous faisons peser sur lui lorsque nous nous appuyons sur lui pour une garde, un biberon par exemple.



Pour Mini Perceval c'est évidemment une découverte totale mais il s'est très vite adapté à ce nouveau statut. Il est aussi très prévenant avec le nouveau venu de la famille même si, et c'est bien normal, ça lui arrive souvent de ne pas vouloir jouer avec par exemple, leurs jeux sont trop différents pour lui.
J'essaye pourtant, sans le forcer hein bien sûr, de lui faire le parallèle avec ces fois où le Collégien n'a pas envie de passer du temps avec lui, d'imaginer que ce qu'il ressent alors, Bébé Graoully pourrait aussi ressentir cette frustration mais rien n'y fait.
Qu'il ne veuille ou ne puisse pas comprendre, je n'en sais rien.



Mais ces moments-là

Et puis il y a ces moments suspendus où je les vois tous les trois rire ensemble, s'amuser malgré toutes ces années d'écart et les effacer finalement. Ça ne dure jamais bien longtemps mais c'est ma plus grande satisfaction je dois dire.

La fierté qu'ils ont chacun de présenter leur petit frère aux copains ou à la maîtresse. Le sourire du moyen lorsque son frère passe le récupérer à l'école. Ce genre de moments où je m'éclipse totalement et profite juste de regarder cette belle fratrie que je n'aurais presque jamais oser imaginer. Ces moments qui m'émeuvent aux larmes, à chaque fois, faut croire que je ne m'y habituerai jamais. Cet espoir que je forme à chaque fois en le regardant qu'ils puissent conserver cette belle complicité chemin faisant.

Comme chien et chat

Finalement, pour le moment, la relation la plus - disons - électrique se situe entre les deux plus grands. Sept années les séparent donc pour rappel.
Mais c'est surtout le fait que le Collégien soit désormais en pleine phase adolescente tandis que Mini Perceval aborde également une phase assez similaire de la petite enfance, à 5 ans. Les clashs et prises de tête sont légions et j'ai bien du mal à contenter tout ce petit monde. Le Moyen veut faire tout comme le Grand (imparable) et ce dernier veut plus d'indépendance, sans avoir toujours un petit frère dans les pattes... et au final, évidemment, personne n'est content.

Je n'ai clairement pas les clefs pour les apaiser, faire qu'ils réussissent à s'entendre alors je tente juste d'éteindre les différents brasiers au fur et à mesure, quand l'incendie menace toujours au loin. Tout ça en essayant de conserver une égalité entre les deux, sans omettre leur âge et les droits que leurs années au compteur peuvent leur conférer : un véritable numéro d'équilibriste pour moi !

De toutes façons, quoi que je fasse, ils ont toujours le sentiment que je privilégie l'autre. Je te raconte pas comment j'ai hâte que le troisième - encore trop petit pour l'instant - puisse se rajouter à l'équation déjà trop complexe pour moi !


Seule solution : rassembler

Et c'est justement ce que je peine le plus à faire : réussir à fédérer tout ce petit monde dans un objectif commun, comme un jeu par exemple. C'est là que leur (grande) différence d'âge est le plus compliqué à gérer. 


C'est siiii mignon à voir comme ça

Leurs occupations favorites ne sont guère les mêmes. En général, je ne réussis à faire s'intéresser à la même chose que deux d'entre eux, rarement la fratrie entière. Par exemple, les deux grands se retrouvent - fort heureusement - souvent autour de leur passion commune : le football. Ah et les jeux vidéos aussi, mais là c'est une autre histoire vu que j'essaye d'en limiter leur consommation au maximum. Et va expliquer au Mini Perceval de 5 ans que son grand frère pourrait (dans l'absolu) jouer un peu plus que lui par rapport à son âge, toi !

J'ose imaginer (et croire surtout) que cette difficulté vient surtout du fait que Bébé Graoully soit encore un trop jeune pour apprécier nos diverses activités ô combien exaltantes. Le Monopoly (ceci dit, les pions l'intéressent particulièrement) & Compagnie, le dessin (passion mandala), la peinture (appeler le centre anti-poison, ça va bien 5 minutes), le bricolage/découpage/collage, en tête.

Ne nous reste que les balades pour le moment. 
A vélo hein en particulier parce que, pour le moment, Monseigneur Graoully ne marche pas seul (enfin 4 ou 5 pas quand même mais ça va pas chercher plus loin) et lorsque j'ose le poser par terre pour le faire marcher en lui donnant la main A L’EXTÉRIEUR de la maison, c'est mort. Il s’assoit instantanément et préfère jouer avec tout ce qui l'entoure.
Et j'entends par "jouer", mettre dans la bouche tout ce qui se présente histoire de tester son palais délicat. Alors passe encore pour l'herbe mais c'est vachement moins rigolo en pleine rue, entre cailloux et vieux mégots...



Heureusement que les points positifs sont, eux aussi, nombreux pour ce qui est de ce grand écart. Une nounou gratos (merci le Collégien) (ça vaaaa on a fait 2 soirées en 1 an, on ne peut trop considérer ça comme de l'esclavage parental, si?) et une aide non négligeable au quotidien de la part des deux grands. 
Sincèrement, ils nous rendent bien des services en jetant un œil au petit dernier pendant que l'on est occupé à autre chose (et j'entends par là préparer le repas par exemple, c'est pas fou-fou non plus comme activité) ou en donnant un biberon de temps à autre. 

Pour le coup c'est pratique mais ça ne marche pas non plus à tous les coups.
Il y a aussi ces journées où Graoully ne veut que nos bras, comme n'importe quel enfant, sans que l'on puisse déléguer. Et se "couper" en plusieurs maman/papa pour pouvoir s'occuper aussi bien de chacun d'eux semble impossible.
Sans doute qu'ils nous reprocheront bientôt de préférer l'un ou l'autre (oui ok, c'est déjà fait) (le reproche j'entends), de donner trop de temps au plus petit, de ne pas laisser les mêmes droits à celui-ci ou celui-là. L'ordre des choses j'imagine.


Mais tu veux que je te dise ? 
Je n'aurais jamais imaginé que je fondrais une famille ainsi composée, que ça pourrait être aussi difficile parfois (et aussi facile le lendemain) et surtout que ça me rendrait aussi heureuse !
Certes fatiguée, mais vraiment et surtout riche intérieurement. 
Je n'aurai jamais pu rêver mieux...à part peut-être en terme de sommeil 😁

Commentaires

  1. Coucou le côté positif c'est que tu es pu en avoir; certaines n'ont pas cette chance; que ce soit volontaire ou pas; mais ils ont l'air très complices et c'est une très bonne chose ^^

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  2. Très bel article! L'essentiel c'est l'épanouissement des enfants dans une fratrie. J'ai 3 soeurs de 27, 25 et 19 ans et hormis quelques petites disputes étant jeunes nous sommes assez proches. Mon conjoint qui est fils unique aurait adoré avoir des frères ou soeurs

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  3. C'est bien dit ! Les gens se mêlent aussi de tout de façon de ce qui ne les regardes pas. Je pense pas qu'il y ai d'âge d'écart idéale en réalité, chaque temps à ses vertu positives, ici très rapproché du coup très complice presque des jumeaux par exemple ! Vivons la vie sans se poser ce genre de questions dans tous les cas :)

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