Portrait: Le sans-enfant...et-ravi-de-l'être

Aujourd'hui, m'en vais te parler d'un type de personne qui m'est chère...hum hum... Enfin d'un type de personne que, tout comme moi, tu croises souvent, qui font parfois même partie de ton entourage (brrr, tu en frissonnes d'avance!), j'ai nommé le sans-enfant.



Mais attention! Ne te méprends pas, ne suis pas en train de te dresser le portrait du sans-enfant-mais-ça-viendra! Ouh que non! Là,je parles de celui qui sursaute rien qu'à la vision d'un test de grossesse, même encore dans l'emballage; de celui à qui un paquet de couches provoque des haut-le-cœur; de celui qui t'inquiète le plus: le sans-enfant-et-ravi-de-l'être...

Il y bien longtemps que le sans-enfant-et-ravi-de-l'être s'est décidé à ne pas céder à l'appel du nourrisson. Changer des couches putrides et donner des bibis à point d'heure: très peu pour lui! Avoir un môme lui donne autant envie que d'être emprisonné à vie, c'est d'ailleurs à peu près la même chose dans son esprit! L'image-même d'un nain lui pourrissant son canap' cuir (blanc bien sûr! D'ailleurs la canapé blanc a été inventé pour lui car bien évidemment, il ne viendrait à l'idée d'aucune Mummy qui se respecte d'en acheter un...)ou jonchant son bel intérieur de 'tites voitures, ça lui file la nausée!

Le sans-enfant-ravi-de-l'être ne supporte que modérément les enfants des autres (il songe d'ailleurs très sérieusement à ignorer ses anciens amis devenus - ô insulte suprême - parents) et assume parfaitement de n'avoir pour seul but dans la vie sa "carrière professionnelle" ou ses "voyages à l'autre bout de la planète".
Il n'imagine pas sa petite vie sans soirée à l'improviste ("Tu viens boire un coup ce soir?? Non??... Ah, t'as pas prévu de nounou... Faites des gosses hein!!") ou départ sans rien prévoir, sur un simple coup de tête, quand toi évidemment il te faut 2 mois pour planifier le moindre week-end familial, sans rien oublier de vital (style doliprane, thermomètre, crème solaire...la casquette, m****, on a oublié la casquette!!!!).

Eh oui, le sans-enfant is FREE tu comprends! Il fait ce qu'il veut, quand il le veut sans avoir à prévenir qui que ce soit qu'il rentrera tard, sans rendre de compte à personne, pas même à sa femme. "Manquerait plus que ça", qu'il te dirait!!

Il aime te faire savoir à quel point TU es égoïste (et pas lui je te rappelle!) avec de meugnonnes petites phrases telles que "je comprend pas comment on peut encore vouloir des enfants avec tout ce qu'on voit aujourd'hui..." Et toi, avec ta mine déterrée (évidemment, ton ptit dernier a été malade toute la nuit) et ton pull limite cradingue (t'as pas remarqué le lancer sournois de Nutétala au ptit déj' du matin!), tu ravales ta fureur et tes envies de meurtre, et esquisses un sourire style "ouhh la bonne blague" tout en sachant pertinemment que ce n'en pas une... Et dans ton for intérieur, tu te demandes juste ce qui peut bien donner envie au sans-enfant de se lever le matin...

Lui, bien sûr, s'en moque, il ne sait pas ce qu'il perd (toi, si!). Et il a franchement pas envie de le savoir! Quand toi, poli que tu es, écoutes sans sourciller les derniers travaux que le sans-enfant a engagé dans sa mirifique demeure, et qui lui ont coûté un bras (et peux te certifier que tu connaîtras au centime près le "bras" en question!!), lui, de son côté, ne fait même pas l'effort de cacher son dégoût devant tes histoires de varicelle, nez qui coule ou gastro-entérite... Le sans-enfant-ravi-de-l'être s'éloigne même, pensant certainement chopper la tuberculose rien qu'en t'écoutant... Pourtant, tu es conciliante et fais même mine de t'intéresser aux choix de son papier-peint ("jaune poussin ou vert d'eau: on hésite encore") qui apparemment est plus que crucial! Un peu comme toi quand tu cherches le prénom parfait pour ton petit deuxième... Enfin, ne comparons pas: là, on parle bien de PA-PIER-PEINT, ne sais pas si tu te rends compte de l'importance vitale de la chose!!

Alors, oui, tu es un peu jalouse quand tu remarques que le sans-enfant-ravi-de-l'être part 4 fois en vacances dans l'année (et pas au camping de Palavas heinnn!). Oui, c'est vrai, tu l'envies un peu quand il te fait part de la "super caisse" qu'il vient de se payer ("eh ouais, toutes options!...mais non, à peine 4l aux 100 et elle monte à 120 en 3 secondes et demi! Un bijou!") quand toi, ça fait 10 piges que tu te traînes ta Clyo minable. Bon, c'est vrai...

Mais franchement, au fond de toi, tu sais bien que même pour tout l'or du monde, tu ne renoncerais aux sourires du matin de ton bout d'chou; aux fou-rires en entendant ses petites phrases percutantes (tiens! En parlant de ça, celles du Noahsien sont par ici!) ou aux batailles de chatouille du dimanche matin dans le lit parental.

Non, finalement, tu ne l'envies pas le sans-enfant. T'es même presque triste pour lui en songeant qu'il ne connaitra jamais la bouffée de fierté ressentie devant ses premier pas ou son premier bon-point... Et le pire de tout: il n'aura jamais la chance, le bonheur de se faire appeler "Papa".

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