Chacune son tour


J'ai bientôt 30 balais. Ouais ça va, je sais. Tu as bien de la chance que je te le dise, comme la majorité des trentenaires en devenir, je m'accroche à ma vingtaine comme une moule à son rocher (pardon pour l'image!). Le Noahsien est donc arrivé dans ma vie l'année de mes 24 ans. Depuis mon compteur d'année est resté bloqué au n° 25. Si, si. Quand on me demande « quel âge t’as ? », je réponds toujours « 25 » avant de guetter la réaction de celui qui a l'extrême audace de poser cette question, demander son âge à une femme, parait que ça se fait pas, je sais pas si t’es au courant !!
Tout ça pour te dire que je suis en plein dans la période "machine est enceinte tu sais? -Noooon? Et tu sais que truc aussi?" Bref, toutes mes pseudos copines sont en attente du premier ou deuxième numéro, voire même du troisième pour les plus fertiles de l'utérus (et elles sont rares)! C'est quand même marrant car  ça devient soudain the sujet number 1 de conversation, alors que la majorité d'entre elles s'en sont absolument désintéressées lorsque c'était moi qui avait la tête sur la cuvette.Non, je ne suis pas aigrie, juste lucide.
Bref, la majorité des grossesses de mes pseudos copines me font plus sourire qu’autre chose et je prends bien soin de ne m’y intéresser que très peu – œil pour œil, périnée pour périnée c’est ma devise.

Il y a, au contraire, une grossesse que j’attendais, que je souhaitais. Non pas la mienne (peut-être un peu quand même...). La Sienne. Depuis plus de 15 ans, elle me suit, subit mes angoisses et maintenant mes histoires de Mummy fatiguée et débordée, sans jamais râler. Elle, c’est la marraine du Noahsien et sa Tata aussi, de coeur mais Tata quand même!


A part les deux premiers mots, tout le reste est vrai!

Des difficultés ont émaillées son parcours de Mummy en devenir, mais enfin, elle m’annonce la grande nouvelle ! Je pète de joie devant mon écran d’ordi-de-travail, sous les regards interrogateurs des collègues qui doivent sûrement se dire que mon Noahsien de fils a du ramener son premier bon point à la maison. Ah oui, j’oubliais de te dire qu’une Mummy ne peut pas avoir de sentiments SAUF s’ils se rapportent directement à son rejeton. Évidemment, elle n’a que ça dans la vie. Soit dit en passant.

Y’a une éternité, j’ai connu ça aussi, d’ailleurs tu peux retrouver ma complainte par ici. Sauf que je n’ai pas l’extrême prétention de connaître tout sur la maternité, moi ! En revanche,  je connais les choses, les phrases, les ptits mots que je ne supportais pas t’entendre quand j’étais bourrée d’hormones, alors, chère Marraine :

-Je te promets de jamais, ô grand jamais, te faire flipper ta race avec des histoires de trisomie 21 pourries, de maladies orphelines ou de toutes les saloperies qui n’arrivent qu’une fois sur un million et qui ne sont bonnes qu’à nourrir tes insomnies. De toutes façons, ça ne peut que bien se passer, le Noahsien veille au grain et attend son cousin (je peux le dire maintenant!) de pieds fermes !
-Je te jure de ne pas te soûler avec tout ce que tu dois ou ne pas manger. Déjà parce qu’à mon avis tu le fais déjà toute seule « et la feuille de salade de mon Big Mac, elle a été lavée combien de fois ??? » #pré-Mummyanxieuse, et de deux c’est plutôt Micro-Bébé qui décidera à ta place alors je me vois mal jouer les trouble-fêtes !
-Je t’assure que je ne ferai aucune remarque sur ton poids, ton physique, tes fringues à part pour te jalouser car la grossesse t’iras mieux qu’à moi !
-Je m’engage à toujours te prêter une oreille attentive, même quand tu me raconteras les pires maux imaginables, sans me moquer (ou pas beaucoup !) et à répondre avec la plus grande franchise à toutes les questions que tu voudrais me poser « Mais non ça fait pas mal un accouchement, voyons, c’est un moment magique ! »
-Je te garantis que je garderai pour moi les « tu verras », les « ça t’arrivera », les "dans ton état" et toutes les affirmations du genre « je sais mieux que toi car j’y suis passé avant toi ». Et si l’une de ses agaçantes phrases m’échappe, je te permets de me foutre un coup de bidon bien placé !
-Enfin, je te certifie que je serai là, tout simplement. Quand tu voudras. Et même quand tu ne voudras pas. Comme, je crois, l'avoir toujours été et comme, je l'espère, je le serai encore bien longtemps.

Ça fait un peu guimauve, vu comme ça, mais j'espère bien qu'elle en profitera pour retenir la leçon lorsque ce sera de nouveau mon tour, même si je l'imagine mal faire la moindre réflexion désobligeante. Mais si l'envie te prend t'en retenir certaines leçons, ne t'en prives pas!

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