La bou(c)lette

Il avait commencé sa douce vie avec bien peu sur le caillou.
Ça ne le gênait pas franchement plus que ça, et nous nous y étions fait, bon gré mal gré. Nous attendions patiemment qu'ils se décident à apparaître sans même oser imaginer ce qui nous attendait...

Et quel ne fût pas notre étonnement !

Mais que vois-je ?


Une délicate boucle se formant sur le haut de son intrépide bobine. Et franchement on l'avait pas vu venir celle-là !
Après un premier Mini à la crinière désespérément aussi raide et fine que celle de sa Mummy, ce jeune benjamin se révélait de descendance moutonneuse !

Sa plaine désertique fit vite place à un jardin luxuriant et vallonné. Nous en découvriions chaque jour de nouvelle et attisions les jalousies de tous, à n'en pas douter.

Evolution capillairo-miniesque 


Avec stupeur - et quelques accès de fierté doit-on l'avouer - nous fûmes surpris de remarquer que sa toise Miniesque était plus qu'encline à attirer le passant, le badaud, la petite vieille relou. Et que ça se pâme devant sa délicate toison tournicotée, et que ça veut caresser ses spirales dorées, et que ça se demande de qui il peut bien les tenir !

De son Daron, évidemment ! Répondions-nous avec empressement dans l'hilarité générale.
(Oui, parce que nous sommes tellement caustiques hu hu hu)

Ça parait pourtant évident

Notre première rencontre avec le capilliculteur - si toi aussi tu découvres ce mot, frappe dans tes mains - fût emprunte d'angoisse et de stress, mais la broussaille Léozienne devait absolument être encadrée, que dis-je domptée ! Il fallait en passer par là.
La frisouille allait-elle y survivre ?

Des semaines de détresse et de crainte plus tard, la Belle refaisait son apparition, quel soulagement !! Elle continua à pousser, malgré nos coupes répétées, elle se dressera toujours, fière et ondulée au sommet des cimes Miniesques.

Et puis vint ce jour fatidique, une nouvelle fois nous nous rendîmes dans l’échoppe sus-mentionnée. Sans appréhension cette fois, la jungle s'étant comme installée à domicile, c'en était même indispensable.
Je préviens :

On garde la boucle ! 
(Et non pas on boucle la garde)

Coûte que coûte, aurais-je sans doute du insister. La demoiselle aux ciseaux me fait signe pour la longueur, je cherche du regard l'approbation du Daron qui répond "encore", j'ai un mauvais pressentiment mais j'accepte pourtant. Il fait chaud, l'excuse est toute trouvée.

C'est à ce moment précis qu'intervient le drame.

Drame en cours...


Je le vois se dérouler sous mes yeux, impuissante. Maintenant que le processus est entamé, nous ne pouvons plus reculer. Je les vois tomber une à une sur la blouse de bataille, je suis livide, je suis à deux doigts de défaillir.

C'est fait.
Je ne peux pas faire comme si de rien n'était, elles ne sont plus désormais...

The Drame

J'entends qu'on me parle : "C'est très mignon" "Elles reviendront ! Et plus fortes encore" "Ce n'est qu'une question de semaines avant d'oublier ce mauvais moment". Les mots sont durs, pesants, blessants même.

Et le pire de tout : "Maintenant ça fait vraiment petit garçon".
Evidemment. J'oubliais que les frisettes sont forcément l'apanage des filles. Comme les cheveux longs, l'adoration pour les tâches ménagères ou le shopping. #ClichéDeMerde
Mais je ne crois pas qu'il soit nécessaire que je m'attarde sur cette réflexion. Je sais bien que tout ce qui se dit ne sert qu'à m'apaiser et à passer outre cette terrible tragédie.

Il faut que je le dise, il le faut pour que ça m'aide à avancer.

Mon.Mini.N'est.Plus.Bouclé.

...
Comment ça, tu trouves que j'en fais trop ? Juste un poil alors ^^

Y'a comme une nouille dans le potager non?


Commentaires

  1. Mon loulou était tout bouclé aussi petit. On a toujours du mal à couper ces jolis bouclettes. Alors on a fait une première coupe obligatoire puis on a attendu son entrée à l'école histoire de garder notre bébé. Et une fois coupé eh bien les cheveux raides de son père sont arrivés...
    On craque toujours chez nos petits loups avec leur jolie bouclette je te comprends entièrement <3

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  2. Je me souviens aussi de Zoltan dont nous avons coupé pour la première fois les cheveux (et les boucles) à l'anniversaire de sa première année !!! Rholala souvenirs, souvenirs !!! Très drôle ton texte !!! Bizooo ma belle !!!

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