In (con)fine : 50 jours et après ?

Voilà plus de 50 jours (j'ai arrêté de compter) que nous sommes là, chez nous, confinés. Le mot de l'année je crois bien. Ça et Corona, distanciation, ou geste barrière.

Je ne sais plus où j'ai lu (pardon) qu'il faudrait garder une trace de tout ça, mais, oui c'est historique. On se rappellera de cette période difficile comme le grand confinement de 2020. Tu te souviens ? On pouvait plus voir personne, pas d'école/boulot (hormis celle.ux essentiel) pendant 1 mois et demi, Netflix à gogo, l'apéro Skype et les bons plats.
Ça, évidemment pour ceux qui ont de la chance de n'être que peu ou pas touché par ce Conarvirus, comme aime à l'appeler Mini Perceval Premier du nom mais Second dans la fratrie.

Alors voilà, comme pour tout sur ce blog, j'ai voulu garder la trace de cette période si particulière.




Le choc des premiers jours

On comprend pas bien ce qui nous arrive, et même si on est pas méga inquiet, on est pas très confiant pour autant. 
Chaque symptôme nous fait croire à une possible contamination, on prend notre température 10 fois par jour (c'est marrant à posteriori on ne le fait plus du tout ou disons très peu), on tend le dos à chaque toux suspecte.

Après des semaines de pluie et de temps gris, il n'a jamais fait aussi beau et doux. Le soleil semble nous narguer alors que nous ne pouvons plus mettre un pied dehors. Je crois d'ailleurs que nous n'avons eu que rarement un aussi joli mois de mars (et avril même). Il y a presque de quoi se poser des questions sur l'ironie de la situation...


Je crois que le message est clair...

Ceci dit, nous avons un jardin. Commun certes vu que nous vivons en appartement mais les voisins n'y vont que rarement (plus pour le potager qu'autre chose) et nous l'avons presque toujours pour nous.

Heureusement d'ailleurs, rétrospectivement on aurait difficilement tenu sans arrêt enfermé. Enfin si évidemment, mais je ne donne pas cher de notre santé mentale après plus de 50 jours à ce rythme.

J'ai vite mis en place le programme de la journée : matin devoirs ou activités à l'intérieur et début d'après-midi (pendant la sieste de Graoully) DEHORS !
...hum enfin on s’aère les enfants c'est important.

Pas de planning codifié, heure par heure - j'arrive déjà pas à mettre en place un planning de menus pour la semaine alors ça, n'en parlons même pas - juste une petite routine qui se met en place assez rapidement finalement.

Nous faisons aussi des petites balades (enfin la même balade en général) avec notre petite attestation en poche, ou un petit tour au marché du village (3 exposants pour tout autant de clients, ça va on prend peu de risques).
Rien de bien exaltant mais pour le coup, on est tous logé à la même enseigne.

Et à part, ça va ?

Les premiers jours, disons le clairement, j'ai flippé ma race.
L'ambiance était aussi à la stupéfaction. On (le grand public) découvrait ce virus, les complications extrêmes qui pouvaient s'associer, les morts qui se faisaient chaque jour plus nombreux. Notre région (Grand Est) ne tardait pas à devenir l'une des plus touchées et, petit à petit, nous commencions tous à connaître des proches, amis, collègues, contaminés. 
Je me disais qu'on aurait du bol si on passait à côté...

Je me le dis toujours. À l'aube de notre reprise d'activité sur site (que j'avais personnellement un peu poursuivie au tout début du confinement), les risques vont forcément augmenter. Les précautions que nous prendrons aussi. Le stress que j'ai pu avoir les premiers jours, et qui avait presque disparu le temps passant et voyant qu'apparemment nous ne déclarions aucun symptôme important, refait lentement surface...


L'école à la maison

Ici c'est un peu le grand écart niveau scolarisation.
Je passe d'un Moyenne Section - à base d'écriture, tenue du crayon et graphisme - à la classe de 5e de mon collégien.
Sincèrement c'est compliqué. Et encore j'ai la chance qu'il n'ait pas de grosses difficultés scolaires habituellement, je n'ose imaginer pour celleux qui galèrent en temps normal. Le plus gros défi étant de le motiver à s'y mettre et à faire un peu plus/mieux que le strict minimum.


Tout le monde s'y met !

S'ajoute à cela la désorganisation totale de la mise à disposition des contenus des cours et devoirs : un véritable jeu de piste ! Ce n'est absolument pas une critique envers les profs hein, je me rends bien compte que la plupart font ce qu'ils peuvent, comme nous tous finalement. D'ailleurs quand j'ai vu les cours du prof de maths écrits à la main je me suis doutée que l'informatique n'était peut-être pas son gros point fort...
En tout cas, devoir aller chercher les cours et devoirs simultanément sur plus de 5 supports différents (pronote, mon bureau numérique, padlet, moodle,mails...) sans compter le nombre d'extensions possibles des fichiers (.pdf .docx....) ou les plantages des différents systèmes (surtout au début c'est vrai) : sincèrement il fallait vraiment le vouloir pour bosser !!!

Heureusement que je le voulais plus que mon collégien !
(Ou pas, pour lui)

Je sais pas quoi faiiiiire

Ce fût sans doute le plus gros des défis que nous avons eu à relever : occuper tout ce petit monde tout en gérant la maison, les repas, la logistique, les drive qui n'en finissent plus, le télétravail et, évidemment, Bébé Graoully et ses 1 an fraîchement fêté.

Je n'ai jamais été une grande adepte des bricolages-maison, les coloriages ça va clairement 5 minutes, on essaye de limiter les écrans (et bien sûr que nous y cédons aussi de temps à autres), et on peut à peine faire une balade de plus d'une heure à deux pas de chez nous.

Exit ce qui faisait notre lot quotidien : les promenades donc, visites à droite ou gauche, piscine ou ciné, salle de jeux, les copains, le foot. On se recentre sur nous-même finalement.

Malgré tout, les journées passent plutôt vite, les semaines défilent et elles se ressemblent tout aussi vite sans que nous n'ayons jamais fait notre pain-maison ni aucun challenge à la mode...


J'aurais voulu mais non

Passé le choc des premiers jours de confinement, je me suis sincèrement dit que c'était l'occasion de faire plein de choses à la maison ! Profiter de la famille certes, mais aussi (en vrac) (comme ma penderie) (avec pourcentage d'accomplissement) :
- Faire un tri dans les fringues de tout le monde et mettre en vente ce qui pouvait l'être : 5%
(J'ai déjà lavé et rangé le linge qu'on met, ça m'a pris la semaine)
- Faire des bons petits plats : 90%
(J'ai fait plein de choses que je n'avais jamais testé jusque là mais comme j'ai pas fait de pain maison, mon côté rebelle reprend toujours le dessus, je peux pas mettre plus que 90%)



- Faire des masques : 0%
(sans machine, ni tissu, ni motivation c'était peine perdue)
- Faire évoluer la chambre des grands : 1%
(En gros, on y a juste penser très fort pendant pas moins de 5 longues minutes, c'est un début)
- S'occuper du jardin : 100%
(C'est pas moi qui m'en charge mais on est une famille donc on partage tout, non ?)


Oui oh ça donne un peu de boulot ce jardin...
(Second degré hein, c'est pas chez nous)

- Ranger la cave : 100%
(Là encore, j'ai beaucoup aidé, psychologiquement parlant)
- Renouveler mon linge de maison : 95%
(Ça me semble être une occupation comme une autre hein)
- Trier mes photos et commencer un album : 10%
(J'ai déjà tout sauvegarder sur mon disque dur...good job !)
- Faire des activités manuelles avec les enfants : 20%
(Faire une sculpture pour le cours d'art-pla' du Collégien, ça compte ?) (Un jour je te raconterai cette fabuleuse histoire à base de pâtes, de rouleaux de papier et de glue, tu vas voir ça termine bien)
- Tenir un journal de confinement : 10 %
(J'ai tenu 6 jours. Non consécutifs)
- Avoir un drive avec tous les produits dont j'ai besoin : 1%
(Ça a dû arriver une fois)

Et maintenant, que va-t-on faireeeeee ?

Voilà, le déconfinement se profile. 
Autant te dire que pour nous, ça ne va pas changer grand chose à notre organisation. Les enfants ne reprennent pas pour l'instant : pour le Collégien pas de retour prévu avant le 18 mai (ou plus vu que nous sommes en zone rouge) et pour Mini Perceval, vu que je ne suis pas "prioritaire" il est décidé, pour nous donc, qu'il reste à la maison.
(Soit dit en passant, je conçois que ça doit être un véritable casse-tête pour l'encadrement de gérer ce retour à l'école, mais mettre en place une priorisation des élèves selon les disponibilités des parents, ça relève plus de la garderie privée que de l'école publique et, oui, ça me dérange sincèrement).

Pour ce qui est du travail : je reprends sur site (en plus du télétravail) le week-end pour rester au maximum avec les enfants en semaine (d'où ma non-priorité), Le Daron lui y va toujours plusieurs fois par semaine, pas de reprise prévue avant la fin du mois apparemment.
Pour le moment, au moins, pas besoin de remettre Graoully chez sa nounou. Pas que j'ai des angoisses sur le fait qu'elle s'en occupe au mieux, mais plutôt sur l'idée de la ré-adaptation que nous allons devoir se faner après près de deux mois H24 avec nous...

Clairement on navigue à vue (comme depuis le début) et on est pas méga serein à l'idée de ce retour à la "normalité". Nous n'envisageons pas de revoir pour le moment famille ou amis (ou alors à 1 mètre de distance) même si le manque est difficile évidemment et que le visio, ça va bien 5 minutes.

En tout cas, je pense à toi qui doit reprendre le travail, qui doit remettre les enfants à l'école (plus ou moins sereinement), qui n'a jamais cessé de travailler, qui est malade ou l'a été, qui a vécu le pire...

On est tellement chanceux. 
Je le sais (même quand je râle et me plains) et j'en ai même parfois un peu honte. Je sais aussi qu'en occultant complètement le stress et la maladie, ce confinement fait partie des plus chouettes moments que j'ai pu vivre avec ma famille et que je ne revivrai sans doute jamais sur une si longue période, en totale autarcie. Et je ne l'oublie pas.


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On a chacun nos petits bobos. On les porte quelques jours ou des années. Parfois on cicatrise tant bien que mal. Parfois on met un pansement dessus en se disant que ça finira par aller mieux, et ça arrive c'est vrai, et parfois ils ressurgissent plus tard alors qu'on se pensait guéri. Mais en général, il en reste toujours une trace quelque part. J'ai un peu l'impression que ça sera la même chose avec cette épidémie et surtout l'après qui se profile. Certains seront marqués à vie quand d'autres n'en garderont qu'une légère cicatrice à peine visible. Comme beaucoup, je suis plus inquiète par notre retour à la "normale" (qui ne le sera sans doute jamais vraiment) que de ce confinement qui s'éternise mais qui, finalement, ressemble à un cocon plutôt douillet bien que parfois pesant. C'est l'inconnu qui se profile maintenant. Et, très clairement, je ne me sens pas prête à arracher ce pansement là... #etaprès #babyboy #reallife #bebegraoully #bebe #instababy #baby #bobo #confinement #mumlife #main
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Commentaires

  1. Mais c'est tellement ça ! 😅 un article génial 🙏

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  2. Tu as quand même fais pas mal de petites choses durant de confinement ! Pour ma part, j'ai fait le grand ménage de printemps dans l'appartement et j'ai continué le sport.

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  3. Hello ! Cette période a été très compliqué pour tout le monde et restera à jamais marqué en effet. Je ne pensais pas non plus devoir vivre ça un jour mais finalement, nous avons eu plus de chance que nos grands parents qui eux devaient se battre !

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