L'Inception aux fraises

A la base, je voulais juste poster une photo de fraises sur mon compte Instagram...
Ouais les fraises, c'est sympa, ça sent bon le soleil, le printemps qui vire à l'été, les petites mains qui les ramassent dans le jardin.

Quand tu te dis que ça, c'est le prologue de mon article, sincèrement, y'a de quoi se poser des questions, mais, si, au bout du compte y'a un cheminement logique.

...
Bon, y'a un cheminement quoi.


J'avais un peu prévu mon coup depuis la veille, ce qui arrive rarement je dois dire, je suis loin de préparer quoi que ce soit à l'avance d'habitude, encore moins mes publications.
Une jolie récolte de fraises, enfin dis ! les premières de cette année c'est qu'elles sont pas en avance, ça donne toujours une photo sympa et ça change un peu des mômes omniprésents sur mon feed tiens. Alors j'avais prévu mon petit post pour Instagram, rien de bien fou-fou.

(Et encore, je te passe l'histoire du ramassage des fraises qui ne s'est pas passé comme de juste tu penses bien mais breffff)


C'est joli mais moins drôle

Et puis bon ce matin, j'ai vécu un de ces matins - comment le dire poliment ? - de m**de ! Oui j'ai pas trouvé plus poli finalement. Après avoir déposé Graoully chez la nounou et avant de commencer le boulot, je voulais en faire tout un post Instagram, à la place des fraises donc, comme j'aime à le faire de temps en temps.

Raconter de la vraie vie, et pas que du beau, de la galère, de l'agacement : parce que c'est ça aussi (et surtout des fois hein) la vie de parents, parce que c'est partout pareil, ne crois pas.

Donc je m'appétais à faire un post fleuve sur le sujet, et puis ça m'est apparu comme une évidence : mon compte Instagram était justement en train de remplacer le blog, parce que c'était typiquement un truc que j'aurais pu raconter ici... Ici où justement je n'ai rien écrit depuis un moment, l'impression de ne plus avoir grand chose à dire alors qu'en fait je le racontais juste ailleurs.


Mais revenons à notre histoire, sérieux on dirait Inception cet article, je sais pas comment tu t'y retrouves.
Tout allait à peu près bien à la base (tu remarqueras que c'est souvent comme ça dans les histoires étrangement tiens) : les enfants s'étaient bien réveillés, même pas un grincheux dans le lot, il faisait un grand soleil, c'était vendredi et on était à l'aube d'un week-end bien sympa.

Non mais un jour parfait...sans doute trop.

Comme suivant notre parcours habituel, huit heures sonnent, on déboule dans les escaliers avec Graoully et Mini Perceval, pressé qu'il est de rejoindre les copains à l'école. Et surtout on n'oublie pas : les clés (en général c'est Graoully qui me gonfle pour les tenir gère), le masque (un peu trop souvent oublié ces temps-ci), les lunettes de soleil (pour planquer les cernes) (non en vrai c'est juste que le soleil me défonce les yeux) et le sac d'école (rapport à hier).

Comme chaque matin, on passe notre trajet à courir après Graoully puis à lui demander d'avancer, à intervalle régulier d'environ quatre secondes et demi : l'école est au bout de ma rue, je te jure que le trajet (A/R qui plus est) me semble durer une éternité. Moins le quart.
On arrive tant bien que mal à destination - après avoir fait 3 fois "coucou" derrière des lampadaires et saluer 5 parfaits inconnus, le grand kif de Graoully - comme depuis quelques jours, je dépose Perceval à qui de droit en bas de l'escalier (les parents des "Grands" n'accompagnent désormais plus dans l'enceinte de l'école) pendant que mon petit chou m'attend dans le petit train de la cour.


Photo absolument pas contractuelle
rapport au fait que j'avais que ça
sous la main

Ca fait quelques jours qu'il s'y installe, tourne le petit volant...et râle quand je lui dis qu'il faut y aller, rapport qu'à un moment, les ATSEM vont fermer les portails, avec nous dedans !
Je négocie pour partir, aucune réaction, je n'ai plus le choix et je prend le sujet à bras-le-corps pour sortir de la cour, je sais que c'est pas le meilleur moyen mais à un moment, j'ai plus le choix.

Ce que je redoutais arriva : débuts de crise. Le Terrible Two est bien arrivé à destination si jamais tu te posais la question. On passe de je le porte-il se débat-je le pose-il veut être porter. On est pas trop mal.
Je me rends compte que j'ai perdu mes lunettes dans la bataille, sans doute dans la cour, bon le portail n'est pas fermé mais, tant pis ça attendra, JE N'Y RETOURNE PAS alors que je viens de passer 10 minutes à en sortir, ah non hein !

J'arrive à peu près à gérer sur le reste du trajet mais arrivés à la maison, Monseigneur Graoully tient absolument à aller dans le jardin, sauf qu'on a moyen le temps, comme beaucoup de familles, nos matinées sont chronométrées : bain, préparation du sac dont repas de Graoully, dépôt chez nounou et GO au boulot.
Il a pas méga bien pris la nouvelle qu'il fallait rentrer. 


Le temps pour les enfants, c'est aussi élastique que leurs couches


Alors j'ai eu la mirifique idée (comme souvent tu remarqueras) de lui montrer la merveilleuse moto-draisienne (celle qui appartenait à Perceval soit dit en passant) en lui promettant qu'on la prendrait pour aller chez nounou... Bon ben évidemment cette faute me fût fatale, erreur de débutante ceci dit : le temps pour les Minis, c'est aussi élastique que leurs couches. Tout à l'heure c'est maintenant, demain c'est maintenant et hier c'est... oui bon, ne viens pas les embrouiller encore plus hein, ça va !

Evidemment, il voulait le bolide maintenant-tout-de-suite. J'ai voulu négocier (encore) en lui mettant le casque en attendant mais c'était pas ultra pratique pour aller dans le bain donc je me suis dit que je garderais cette option pour après, histoire de ne pas aggraver la situation.
Situation qui était justement pas top-top à cet instant précis : hurlements non stop et pleurs en sus.

J'ai dû un peu lui forcer la main (et le reste) pour qu'il entre dans le bain, disons qu'à chaque action que je faisais, je la verbalisais distinctement "là je t'enlève ton maillot" "ah maintenant on ôte les chaussettes", non pas que ça aide à ce qu'il soit focus sur autre chose (spoiler : ça fonctionne pas de toutes façons) mais surtout pour que mes voisines entendent bien que je le martyrisais pas, vu ses cris, on pouvait se poser la question.

Bref, le moment du bain - une fois qu'il fût dedans bien entendu - n'a pas été déplaisant, je dois dire que ça l'a quelque peu calmé, sauf au moment du shampoing.
Finalement, il ne voulait pas aller au bain et évidemment il n'a pas voulu plus en sortir (un classique du genre), et j'ai dû l'extirper au bout d'un moment... Et là j'ai pensé fort aux illustrations de Fanny Vella "Et si on changeait d'angle ?" très inspirantes au demeurant, mais qui m'ont immédiatement fait me demander si je ne violentais pas mon enfant à le faire sortir du bain contre son gré parce que sinon j'allais être en retard au boulot. Quelle excuse bidon ceci dit.

Ma culpabilité de mère indigne et moi-même avons tant bien que mal terminé la préparation de l'enfant ainsi que de ses affaires, là pour le coup le casque a bien aidé (oh regarde le magnifique casque, tu vas être canon avec ça, et pas du tout ridicule), je savais bien que j'avais bien fait de le garder pour plus tard. L'expérience t'as vu.


Casque assorti à la moto, remarque

Au moment de partir, je lui laisse enfin la possibilité d'enfourcher la moto - celle pour laquelle, je te rappelle, il m'avait fait la misère la moitié de la matinée - pour parcourir les quelques centaines de mètres qui nous séparent de chez nounou. Tu me vois venir ? Evidemment, il ne voulait plus la prendre ! Cet enfant est un ascenseur émotionnel sur pattes, c'est pas possible.
Là, je nous imaginais déjà faire tout le chemin avec le magnifique casque, mais sans la moto : merveilleux, mais il s'est finalement ravisé et on est donc parti, enfin, avec le sourire (et à peine à ma bourre).

...

Dommage que Graoully ne connaisse pas les happy end sinon ça aurait carrément pu se finir comme ça. Sauf qu'en fait, au lieu de nous (me) faire gagner du temps, la moto-draisienne nous a carrément handicapée de ouf tellement il avançait à deux à l'heure dessus. Sans oublier qu'il faut toujours qu'il salue (longtemps) tous les gens qu'on croise, qu'il court après tous les chiens qu'il rencontre, que j'ai dû faire avancer la moto avec lui dessus et le gros sac à langer sur l'épaule, et qu'au final - évidemment - il m'a rendu la moto, le casque qui allait avec : c'est limite s'il m'a pas dit d'aller me faire foutre avec.

Ouais, j'aurais peut-être dû mettre une photo de fraises en fait.


Commentaires

  1. Tellement hâte d'arriver à cette joyeuse période ��

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  2. Ha ha l erreur de débutante celle là tu la fais une fois mais pas deux!! ��
    Une petite tranche de vraie vie fort bien racontée!

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  3. Une tranche de vie que seuls les parents peuvent comprendre ;) Courage pour cette période de terrible two

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  4. Ah des morceaux de vie comme on en vit toutes et qui nous manque quand les enfants grandissent

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  5. Ce n'est pas toujours facile, il y a des moments de joies, d'autres plus compliqués à gérer, mais que de bonheurs d'avoir ces trésors à nos côtés.

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