Allaitement, de l'envie à la réalité

On l'imagine souvent plein de tendresse et de complicité, une fusion entre mère et enfant, mais il s'agit pour beaucoup d'entre nous d'une vision réductrice voire parfois utopique de ce que peut être l'allaitement maternel.
Même plein de bonne volonté d'un côté comme de l'autre, il peut aussi être un réel parcours du combattant ou plutôt de la combattante, rempli de doute, douleurs et difficultés.

En aucun cas je ne souhaite ici décourager quelqu'une qui souhaiterait se lancer dans l'aventure, au contraire, il s'agit juste du récit de mon allaitement, mon histoire personnelle, quelques éventuels conseils. Rien de plus, rien de moins.

Spoiler : ça se finit bien, alors tu vois tu peux lire en étant rassuré.e (oui, je sens bien que t'étais méga inquiet.e)



Cela faisait un sacré moment que je devais en parler ici, il me semblait vraiment indispensable d'en faire un article. Je l'avais déjà plus ou moins évoqué sur mon compte Instagram, en story notamment que tu peux retrouver à la une.


J'avais d'ailleurs eu tellement de retours à ce moment-là que ça m'a conforté dans l'idée de raconter mes difficultés parce que je suis bien loin d'être la seule dans ce cas.


J'ai donc 3 enfants (si tu débarques je te préviens mais tu vas vite t'en rendre compte) je les ai tous les trois allaité parce que ça me semblait être la meilleure chose pour eux. Ce qui ne veut pas dire que donner le biberon n'est pas la meilleure chose pour toi hein, pas de battle allaitement/biberon ici hein. Je préviens d'avance, je sais le sujet sensible.

Pour Bébé Graoully, le dernier en date donc, je crois que ça a été le plus compliqué de tous, mais peut-être aussi que j'enjolive un peu les deux premiers avec le temps, qui sait.

Dès les premiers jours de sa venue au monde et même avant d'ailleurs, c'était limpide pour moi il n'y avait même pas de discussion à avoir : j'allaiterai. 

Donc dès son arrivée qui s'est plutôt carrément bien passée je dois dire (mais ceci est une autre histoire), je l'ai évidemment mis au sein, avec plus ou moins de succès. (Et de "gaucherie" soit dit en passant). Mais il a finalement vite pris le pli, pas besoin de beaucoup le stimuler pour qu'il se mette à téter. De son côté à lui, j'avais le sentiment que les choses démarraient plutôt sereinement. Pour moi en revanche, c'était pas franchement la même chanson.


Je ne sais pas si c'est dû à moi ou non (mauvaise position, mauvaise prise du sein), mais dés la maternité j'ai morflé ma race niveau douleur. Après, si je me souviens bien, ça a été à peu près pareil pour les 2 autres, donc ça me m'inquiétait pas plus que ça. J'ai donc très vite demandé aux sages-femmes ce que je pouvais utiliser pour me soulager au maximum.

Elles m'ont effectivement conseillé plusieurs techniques qui ne font pas non plus des miracles mais qui peuvent en tout cas aider un petit peu, et comme je suis sympa (et tellement humble), je te les propose ici.

J'ai donc tenté dans un premier temps de dormir sans soutien-gorge, ce qui est peut être plutôt sympa quand tu n'as pas de montées de lait en même temps... (Soin du corps 2 en 1 t'as vu). Même si ça n'a pas eu beaucoup d'effets pour moi, ça reste une alternative à ne pas omettre, cela permet en effet de ne pas être "collée" à quoi que ce soit et donc aide à la cicatrisation d'éventuelles crevasses ou de lésions.

La deuxième chose que j'ai tenté c'est les bouts de sein en silicone. La maternité m'en a fourni et c'est effectivement un soulagement assez conséquent et immédiat. J'ai donc continué à les utiliser à mon retour à la maison, là encore ça limite les dégâts mais ça ne les répare absolument pas.



Le souci s'est posé pour moi car Bébé Graoully ne prenait pas assez de poids. Les médecins ont d'abord cru à une infection urinaire (je t'en avais parlé ici) qui s'est révélé être une fausse alerte. Il m'a été conseillé à ce moment là de peser bébé avant et après chaque tétée afin de voir la quantité de lait qu'il pouvait boire. Ça me paraissait important de le faire dans ces circonstances particulières vu comprenions pas pourquoi il prenait si peu de poids, et je l'ai d'ailleurs fait sur une courte période.

En revanche, je ne conseillerais pas de le faire en tout temps surtout si bébé prend du poids normalement, la pesée peut-être synonyme de stress (pour nous évidemment) et de remise en question de l'allaitement ce qui n'aurait pas forcément lieu d'être sans pesées régulières. 



Et justement c'est effectivement ce qui s'est passé pour moi : il restait parfois près d'une heure à boire pour ne prendre que 30 ou 40 g, alors que ça aurait dû tourner autour de 100 g à chaque tétée. Evidemment je ne comprenais pas pourquoi et ça me minait clairement le moral de voir le peu de quantité qu'il pouvait boire en un temps assez long, carrément long même il faut le dire quand on sait que la durée d'une tétée est d'environ 10 à 15 minutes.

Il peut y avoir de nombreuses raisons pour pour qu'un bébé prenne peu de poids : infection urinaire (écartée donc), muguet (écarté), frein de la langue trop court (possible), ajustement de l'allaitement (donner les 2 seins à chaque tétée et non un seul pour que bébé puisse au maximum prendre le "gras" de fin de tétée) et sans doute beaucoup d'autres que je ne connais pas. Et justement.

Pour en revenir au bout de sein en silicone, cela pouvait créer une mauvaise prise au sein par bébé et donc jouer dans sa prise de poids. 

Ma sage-femme m'a d'ailleurs justement conseillé de ne plus les utiliser pendant quelques temps pour le bien de Bébé. J'ai donc serré les dents, plus que ça même, j'avais vraiment des douleurs très importantes (je ne crois pas avoir eu aussi mal pour les deux autres) et chaque tétée devenait quasiment insupportable. Sans compter que la fréquence des prises était évidemment conséquente pour un bébé d'un mois, et je ne te parle même pas des pics de croissance !

J'ai plusieurs fois cru et dit que j'allais laisser tomber, que c'était vraiment trop dur, encore plus sans ces bouts de sein qui me soulageaient sur le moment mais quelques petites choses m'ont sincèrement aidé et permis de "tenir le coup".

Je suis obligée de mentionner en premier ce qui, pour moi, a révolutionné mon allaitement : les coquillages d'allaitement de Bébé Nacre. Je connaissais le principe avant même d'être enceinte et j'avais très envie d'essayer. Quelques semaines avant mon accouchement, on m'a contacté pour me proposer un test de ces coquillages : tu parles si j'ai accepté ! Mais en toute sincérité, si on ne me l'avait pas proposé, je les aurais acheté de moi-même.


Crédit photo : Bébé Nacre
Le principe est simple : on dispose chaque coquillage (bien sûr il y a différente taille pour s'adapter à chaque femme) et rien d'autre ! Ils évitent naturellement les frottements et sont un véritable soin (ou en prévention, c'est selon) contre les crevasses selon la méthode d'hydratation humide grâce au bienfait du lait maternel, qui n'est plus à prouver. Finalement c'est le principe de mettre une goutte de lait sur ses mamelons après chaque tétée mais en continu, tout la journée et la nuit.


Honnêtement, et avec le recul que j'ai désormais, ces coquillages ont clairement atténué mes douleurs (jour après jour hein, évidemment ce n'est pas miraculeux non plus), permis une cicatrisation plus rapide des crevasses que j'ai eu le malheur d'avoir et donc ont contribué grandement à sauver mon allaitement que j'ai eu plus d'une fois envie de stopper.




Les coquillages valent une trentaine d'Euros, ça me semble pas onéreux personnellement et surtout  ça n'est vraiment pas, je pense, un achat inutile : je ne sais franchement pas comment j'aurais fait sans eux. Avant de les utiliser, je ne pensais pas que ça m'aiderait à ce point je dois dire.
Bon à savoir également : si vous habitez sur Paris, et en cas de véritable "urgence" (crevasse) Bébé Nacre se propose de vous livrer une paire de coquillages gratuitement !! Je trouve ce service absolument génial, si ça pouvait se démocratiser en région aussi ;-)



En plus de ceux-ci, j'ai également beaucoup utilisé une crème cicatrisante : celle de la marque Lansinoh pour moi (mais il en existe d'autres) que je trouve parfaite vu qu'elle peut être ingérée sans risque par Bébé, ce qui évite d'avoir à se nettoyer sans arrêt.
(Bon par contre, elle est pas donné mais on peut pas tout avoir, et elle dure un moment)
Je me suis aussi beaucoup servi de bouillottes pour atténuer mes douleurs qui semblaient musculaires (oui toujours au niveau de la poitrine), là encore je sais que Lansinoh en propose mais, pour ma part, de simples bouillottes que j'utilise pour les Minis notamment m'ont suffit.

Mais les éléments principaux qui m'ont permis de tenir pendant cette période difficile, ce sont clairement mon envie et ma détermination. 



Sans elles, à mon sens, ça ne sert à rien de se forcer à continuer trop longtemps. Si l'allaitement devient une corvée - ce qui a bien été le cas pour moi, heureusement de façon ponctuelle - pendant trop longtemps, mieux vaut sans doute y mettre fin, toujours par étapes cependant, jamais de façon brutale (sauf avis médical).



Aujourd'hui, près de 4 mois après, je suis tellement contente d'avoir persévéré (oui, ben forcément ça se finit bien). L'allaitement de Bébé Graoully se passe à merveille, je n'ai plus aucune douleur, les tétées - désormais 5 à 6 par jour - durent beaucoup moins longtemps et Bébé prend du poids sans aucun problème.


Nous nous sommes apaisés et stabilisés ensemble. 

Je n'ai plus l'utilité actuellement de tous les produits que j'utilisais auparavant, notamment mes coquillages adorés, mais je peux les remettre ponctuellement (1 jour ou 2) si besoin. Mais je reconnais avoir eu aussi la chance que tout se soit bien fini, et que le poids de bébé soit remonté - grâce également à l'introduction d'un biberon de lait en poudre en complément de la tétée du soir - j'aurais sans doute pris d'autres décisions si ça n'avait pas été le cas.
A l'inverse, un allaitement peut aussi se passer sans grosse embûche, douleurs ou difficultés. Chaque femme est différente, chaque Mini aussi.

Le meilleur conseil que j'aurais finalement à donner est surtout de s'écouter au maximum, de ne pas se forcer ni se mettre la pression (ou de se laisser mettre la pression, dans un sens ou dans l'autre) mais de trouver ce qui nous paraît le mieux pour son Mini certes, mais pour soi aussi.Un juste milieu en somme.


Et après la pluie...

Commentaires

  1. Les crevasses, les montées de lait, les nuits blanches .... j’ai connu. Pour le 2e, on m’a mis une sorte de tuile compresse bien huilée à la maternité pour calmer les crevasses. C’était au début Puis ça allait mieux. C’est clair qu’il faut être zen et pas stressée pour que l’allaitement se passe dans des conditions optimales. Les coquillages je n’en ai jamais entendu parler. Je trouve la méthode étrange. Ça peut être d’une solution. Et oui le lait maternel a de multiples vertus (cicatrisante...) merci pour ton retour d’expérience ça fait toujours du bien d’en parler. Le plus dur est passé ;)

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  2. Je n’ai pas allaité mes 2 enfants et tout d’abord je te remercie de n’avoir pas lancer de débat à ce sujet !
    Pour les bebe nacres Coline (sur YouTube) en a parlé également !

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  3. et bien tu as bien tenu, tu es vraiment très courageuse je suis carrément admirative !!

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  4. Merci pour ton témoignage sur les coquillages d'allaitement. Je n'en ai toujours entendu dire que du bien j'avoue :) Bisous

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  5. Hello. J'aurais aimé pouvoir allaité mes filles, mais malheureusement je n'avais pas assez de lait ;) Belle journée

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  6. Je ne connaitrais jamais ceci mais comme tu dis, faut savoir surtout s'écouter c'est le plus important

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  7. Et bien dis donc bravo tu n'as pas baissé les bras. Contente d'avoir ton avis sur ces coquillage je m'étais toujours posé la question. Bise ��

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